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Hao, archipel des Tuamotu, pacifique sud

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Re: Hao, archipel des Tuamotu, pacifique sud

par Gérard Gadaud » 13 nov. 2015, 10:31

Hao serait-il redevenu un paradis? ;)

Re: Hao, archipel des Tuamotu, pacifique sud

par lavigieCLA » 12 nov. 2015, 13:05

Très beau texte, très beau souvenirs!

Je me demande si je n'aimerais pas finir mes vieux jours là-bas, alors que quand j'y étais je ne rêvais que de mes montagnes d'Auvergne!

Mauruuru !

Hao, archipel des Tuamotu, pacifique sud

par SapeurBertty » 25 juil. 2013, 10:21

Hao, archipel des Tuamotu, pacifique sud.

par konrad publié dans Ma prose en 2013

http://img.over-blog.com/600x405/4/26/0 ... ne-vie.jpg

Je me souviens du madrépore blanchi par le soleil et du lagon s’étendant à perte de vue jusqu’à se fondre dans le bleu du ciel.

De la lumière éclatante, presque surnaturelle, qui enveloppait toute chose d’une souveraine présence.

De la chaleur cuisante qui mordait crûment ma peau aux chaudes heures de midi.

Et de mon logement en bordure du camp qui donnait à mon isolement des allures de robinson.

Venant de Mururoa, Hao s’apparentait à une résidence de campagne.

Presque un village de vacances si ce n’était que ce camp était une base militaire.

A l’époque, fin des essais nucléaires, il ne semblait pas y avoir beaucoup de monde à Hao, d’où une ambiance tranquille, décontractée.

J’y suis resté quelques semaines en tant que personnel civil affecté à l’entretien, un boulot que j’avais dégoté fortuitement à Papeete dans une entreprise de plomberie et que j’avais accepté par goût du dépaysement.

Je les compte parmi les heures les plus paisibles de mon existence.

Heures bénies de solitude, gorgées de plénitude et de félicité.

Ce qui a rendu ces instants si particuliers, si remarquables, si dignes de reconnaissance, c’est qu’il ne se passait rien.

Rien qu’un écoulement de grains dans un sablier sans fin.

Les militaires ont le sens de l’organisation . . . et de l’ordre.

Rien ne manquait et tout était prévu pour le confort des gens vivant là.

Une petite ville avec tous ses services, dans laquelle on n’avait à se préoccuper de rien.

Je me souviens de la grande route principale bordée de hangars et de bâtiments divers alanguis sous des cocotiers et presque au bout, Otepa, le village polynésien de l’île, placide comme le sourire des vahinés.

L’île est une étroite bande de terre émergée à fleur d’océan dont le point le plus haut culmine à trois mètres.

Parfois la mer vient rompre le collier et les perles de corails se nomment motu.

La légende dit qu'il restait dans la main de Dieu un peu de terre et qu'il la dispersa dans le bleu de l'océan, donnant ainsi naissance aux Tuamotu.

Vue du ciel on mesure la fragilité et la précarité de la vie sur un tel espace.

Comment vivent les polynésiens sur ces iles depuis tant de générations ?

Un militaire dans un bureau me signalait les lieux où une intervention était à faire.

Sous ce climat et ce milieu le travail n’a pas la même charge ni la même peine qu’ailleurs.

Il n’est pas assujetti au stress du rendement et de la performance, il passerait presque pour une activité récréative, une occupation qui viendrait rompre la monotonie des jours.

Ah que n’est-il la règle dans notre société saturé de compétitivité ?!

Mon statut était particulier, je n'étais ni un militaire, ni un polynésien employé sur le site, je n'étais d’aucune communauté.

Personne ne revendiquait mon appartenance ni ne cherchait à m’assimiler, je passais inaperçu.

Cela me procurait une liberté dont je jouissais avec le bonheur d’être à la fois ici, nulle part et partout.

J’ai rarement connu telle parenthèse dans mon existence, j’en serais presque à croire que ce fut un rêve, c’est probablement pourquoi je n’en ai retenu que les plus belles images.

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