Bruno Barrillot demande à Hollande « d’aller plus loin »

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L’ancien délégué au suivi des conséquences des essais nucléaires (DSCEN) vient de publier sur le site de L’observatoire des armements un nouvel article en réponse aux annonces faite par le Président de la République sur le nucléaire. Chaque point évoqué par François Hollande est décrypté par Bruno Barrillot qui l’interpelle : « Monsieur le Président, il faut aller plus loin ! ».

Après avoir dénoncé dans un récent précédent article, les conséquences des essais nucléaires sur les enfants avec « des risques d’atteintes génétiques affectant les générations suivantes », Bruno Barillot se penche sur les déclarations faîtes par François Hollande lors de sa visite en Polynésie. Des déclarations qui n’ont pas convaincu les associations et également l’ancien délégué au suivi des conséquences du nucléaire. Bruno Barrillot commence par moquer le nom pompeux d’« Institut d’archives, d’informations et de documentations », qui selon lui « n’a pas de quoi susciter l’enthousiasme de la jeunesse polynésienne ! ». Avant de rappeler qu’en 2010, déjà, un projet de centre de mémoire sur la période des essais nucléaires avait été ébauché mais qu’il était « resté sans suite dans les placards du ministère des Outre-mer ». Tout comme le programme « Témoins de la bombe » en 2012. Bruno Barrillot juge décevante la réforme de la loi Morin. Il affirme que François Hollande reste dans la logique des essais propres et des risques négligeables : « Les dirigeants français n’ont pas encore compris que ce discours sur les essais propres repose sur les mensonges répétés de ceux qui avaient la responsabilité des essais nucléaires. ». Des mensonges « démentis aujourd’hui par des centaines de documents ». Bruno Barrillot considère l’annonce sur la réforme de la loi Morin « floue » et qui « risque d’embarquer à nouveau les victimes dans des procédures sans fin devant le Comité d’indemnisation et devant les tribunaux ». L’ancien délégué de la DSCEN est cependant satisfait de l’annonce sur la dépollution de l’atoll de Hao qu’il ponctue d’un « tant mieux », puis affirme : « Il prend ainsi le contrepied des propos indécents de certaines officines officielles dites « scientifiques » qui affirmaient sans broncher aux associations polynésiennes qu’il fallait tout laisser en l’état ». Bruno Barrillot appelle à engager de véritables concertations avec les associations, « le temps presse ! ». Il finit son article en saluant l’action réalisée par l’association 193 et Moruroa e tatou qui ont participé à une prise de conscience plus grande de la population polynésienne. L’article se conclut en affirmant qu’il y a « encore du chemin à faire, même si, pas à pas, les quelques promesses présidentielles annoncent de timides avancées ».