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Association Moruroa e tatou

(Photo de Raymond Capra)
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josephgibert
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Association Moruroa e tatou

Message par josephgibert »

Association Moruroa e tatou
Siège : 563 Boulevard Pomare Papeete Tahiti Tél : + 689. 460 660 E-mail : moruroaetatou@mail.pf B.P. 5456 98716 Pirae Papeete le 28 avril 2016
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COMMUNIQUE Hao : aurons-nous droit à un discours sur une aquaculture propre ?

En 1962, alors que les projets d’installation du CEP en Polynésie se précisaient, le gouverneur Grimald rapporte que le général de Gaulle lui avait donné ce conseil, parlant des élus tahitiens : « Les gens sont gentils, il faut actuellement ne pas regarder à l’argent. »

Le 8 septembre 1966 - il y aura bientôt 50 ans - le général avait même annoncé à Papeete une contrepartie au CEP : le « développement » !

Les promoteurs chinois du projet aquacole de Hao (et autres projets « touristiques ») ont probablement suivi les conseils du général. Ils promettent des investissements par dizaines, voire centaines de milliards, variables au fil du temps : de quoi griser nos hommes politiques qui oublient un
peu trop que l’investisseur n’est pas un philanthrope et qu’il se propose avant tout de faire de gros profits. « Comme au temps du CEP, nos dirigeants se laissent fasciner par l’argent et les promesses de développement, s’interroge Roland Oldham.

Malgré quelques assurances difficilement vérifiables, ils laissent de côté les conséquences environnementales du projet aquacole et oublient l’héritage empoisonné du CEP sur Hao. »
Moruroa e tatou s’étonne que la promotion du projet aquacole occulte les graves séquelles du CEP sur Hao. Et
d’abord sur le plan radioactif ce plutonium laissé pour des milliers d’années sous les dalles de la « zone de décontamination des avions Vautour » et ces probables restes de contamination radioactive des anciennes installations du CEA où l’on manipulait des matières nucléaires, jamais vérifiées sérieusement. Puis sur les incroyables pollutions chimiques de Hao dévoilées, en 2012, par les sociétés Artélia et Pae Tai Pae Uta : les terres et espaces lagonnaires contaminés par des métaux lourds, du PCB, des hydrocarbures sont aujourd’hui
passés sous silence. Tout serait-il réglé alors qu’il y a quelques mois seulement le déplacement des terres polluées, notamment du futur site aquacole, vers des installations de stockage et de dépollution soulevait objections et résistances de la part des associations ?
Le lagon de Hao où quelques photos ont montré qu’il avait servi de dépotoir aux divers services de la base militaire a-t-il été réellement et complètement nettoyé ? Ce n’est pas sans importance puisque les futures « fermes d’élevage» - combien ? prévoient d’être installées dans le lago n. Moruroa e tatou approuve l’enquête sanitaire auprès de la population d’Otepa décidée par le ministre de la santé, Patrick Howell.
« Le cahier des charges de cette enquête a-t-il prévu des recherches génétiques, demande Roland Oldham, quand on sait que les risques nucléaires et chimiques auxquels la population de Hao a été exposée depuis 50 ans pourraient avoir des conséquences transgénérationnelles ? »

Pourquoi n’attend on pas d’obtenir les résultats de cette enquête sanitaire avant d’engager un projet « industriel » dont nul n’ignore qu’il aura – comme c’est le cas de toutes les installations d’élevage de poissons de nouvelles répercussions inévitables sur l’environnement et sur la santé de tous ceux qui vont vivre sur Hao ? Après les essais propres, aurons-nous droit au discours sur une aquaculture propre ? Moruroa e tatou, comme tous les Polynésiens, soutient tous les projets de développement qui permettront à nos jeunes de « vivre et travailler au pays ». Oui, il faut former les jeunes aux multiples métiers de la mer l’océan est notre avenir ! Certes, l’aquaculture ouvre des perspectives importantes à condition qu’elle soit adaptée et modulée en fonction du « peuple de la mer » que nous sommes. Face à un projet aquacole aussi gigantesque, n’aurait-il pas fallu, au préalable, faire réaliser une étude sociologique indépendante auprès des habitants de Hao comme cela se fait, y compris dans des pays en développement, pour l’installation de projets d’envergure ? Hélas, les milliards annoncés vont mettre le peuple de Hao devant le fait accompli.

Moruroa e tatou
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